Phantom of the Paradise de Brian De Palma (1975)

"Phantom of the Paradise de Brian De Palma (1975)" Par Busybee, publié le 29 mars 2010 et rangé dans Films.

Death Records

Death Records


Le grand prix d’Avoriaz, ce n’est pas rien… et pourtant ce film a eu assez peu de succès, et est vide devenu un film “culte-kitsch”, un peu dans la lignée du Rocky Horror Picture Show qui, à mon avis, lui ressemble beaucoup.
Après un revisionnage ce week-end, voici mes commentaires.

Beaucoup de gens adorent la musique de ce film. Moi, pas trop. Trop datée, trop variée… La première chanson de Phoenix a des accents country que je n’aime pas, le premier titre des Juicy Fruits rappelle trop les années 50, un peu comme dans Grease. Pourtant, j’apprécie la cantate de Winslow (Faust) et la chanson du générique de fin (The Hell with it) qui part en délire pianistique. On aurait aimé autant de rythme plus tôt dans le film! Surtout, je ne raffole pas de la voix des différents interprètes de cette bande son.

C’est le reste qui est bien…

D’abord une couleur rouge ketchup  omniprésente, qui fait penser au faux sang du cinéma de mauvaise qualité. On dirait que De Palma nous fait du Ed Wood en couleurs. Mais il se fait surtout plaisir à décortiquer, comme d’habitude, un monde qu’il connait bien, et où il n’oublie pas de mettre une cabine de douche où un chanteur mi-homo, mi-travelo, mi-brute épaisse en bigoudis se fait agresser par un étrange volatile, le fantôme. Voila pour Norman Bates. L’étrange volatile, c’est Winslow Leach, un compositeur romantique pop qui voudrait faire produire son opéra par le grand mystérieux producteur Swan (encore un volatile).

Donc, le grand mystérieux producteur est d’abord une ordure de première catégorie. A mi-chemin entre Faust et Dorian Gray, il a vendu son âme -et celle de tous les gens qu’il croise en chemin- au diable contre la jeunesse éternelle. Seule la bande vidéo, preuve du contrat, signé lui aussi avec du sang ketchup dans une salle de bain orangée, vieillira et pourrira. En bon damné qui se respecte,  Swan se cache derrière des lunettes et un impressionnant cortège de gardes du corps-violeurs de groupies et assassins d’importuns. Il procure de la drogue à tous ses poulains par l’intermédiaire d’un agent de stars, plouc extrême en veste en daim à franges, Philbin.  Philbin, on peut s’en passer quand il le faudra, il sera une des victimes collatérales, et pourtant il était bien utile… Il a corrompu la police locale et fait mettre en prison qui il veut pour toujours parce que…

… Swan ne met pas en valeur les chanteurs qu’il choisit, il leur vole leur oeuvre, ou leur voix, ou leur vie… par contrat Faustien. Après sa rencontre avec une jolie chanteuse, Phoenix (encore un volatile), Winslow essaie de démontrer qu’il est l’auteur de la cantate que Swan fait auditionner. Voila mon Winslow piégé à Sing Sing, et à qui on arrache toutes les dents pour les revendre. Il se retrouve avec une mâchoire de fer qui rappelle bien le personnage de Requin dans James Bond, et bien évidemment, il perd la boule et assassine un gardien afin de s’enfuir.

Sitôt sorti, et pas discret du tout, Winslow file à la maison de production récupérer sa cantate. Oui, mais la maison de disques de Swan s’appelle les disques Mort (Death Records) et son logo est une espèce de moineau noir crevé les pattes en l’air… On rigole, jaune.

Le héros est maladroit et se retrouve coincé dans une presse à disques qui le défigure horriblement. Au lieu de partir se soigner, il s’enfuit - la caméra au sol suit le sillage sanglant, comme celui d’un animal pendant la chasse. Il monte à la nouvelle salle de spectacles ouverte par Swan, le Paradis(e), vole une cape et une tête d’oiseau métallique qui le fait ressembler à un Horus post-moderne et il décide de semer la terreur là-bas.  Il commence par poser une bombe sur scène pendant une chanson des Juicy Fruits, le groupe ringard porte-parole de Swan. Alors Swan l’attrape dans le couloir, parlemente avec lui, et réussit à lui faire signer un contrat… que lui seul à le droit de terminer. Winslow, bonne pâte, mais muet, compose la suite de son oeuvre tandis qu’une équipe l’emmure dans son studio. Pendant ce temps, Phoenix réussit l’audition -grâce à Winslow aussi- et Swan, non content de se l’envoyer, lui fait aussi signer un contrat où elle lui fait cadeau de sa voix.

Pendant ce temps, on inaugure la salle avec une resucée des Juicy Fruits déguisés en Kiss avec des guitares terminées par des lames tranchantes. Sous les cris hystériques d’un public qui, inversion en miroir des lycéens de Carrie, ne s’enfuit pas et applaudit à chaque décès de ses pairs, le nouveau chanteur, Beef -celui de la douche- massacre la cantate de Winslow avec ses hurlements, et Winslow, tel un Jupiter de mascarade, le transperce et le grille à l’aide d’un éclair de scène en néon bleu. On fait venir Phoenix, tout de blanc vêtue, qui séduit la foule puis part avec Swan, qui la drogue déjà. Nous sommes le mercredi 11 décembre. L’inauguration sera vendredi (13), nous dit le calendrier…

Winslow découvre la liaison de Swan et de Phoenix, essaie de se tuer, mais son contrat le lui interdit, et découvre alors la vidéo…

Swan a prévu d’assassiner Winslow quand il aura terminé, et de faire tuer Phoenix par un tireur embusqué après des épousailles en direct sur la scène du Paradise. De Palma visionnaire: avec la télé-réalité et les magazines “people”, on en est pratiquement là aujourd’hui. Les groupies se jettent sur Swan, qui se laisse faire. L’une d’elles a vingt ans de trop et affirme l’avoir connu, jeune; on ne la croit pas.

C’est le mariage de Phoenix, et Philbin est un faux évêque. Le tireur embusqué est là. Alors Winslow met le feu aux vidéos, et attend qu’on démasque Swan qui a recouvert son visage d’un étrange masque d’argent. A-t’il déjà des marques? Dessous, quand on le lui arrache, il est tout brûlé comme Freddy Krueger. Mais c’est aussi Winslow qu’on démasque (AAH) et qui meurt sur scène, reconnu et enfin pleuré par Phoenix, seule survivante avec quelques fans et groupies sous LSD. Ne pas rater le générique de fin, qui reprend tous les personnages et ajoute des choses.

D’abord présenté comme un film musical, ce Phantom a eu droit à une seconde campagne de pub comme film d’horreur. Franchement, je le recommande, même si ce n’est pas une adaptation fidèle. Le monde du show-biz s’en prend plein la figure, et pourtant, on se marre, je vous assure, c’est trop fort. A voir avec pop corn et à plusieurs.


   Fantômes de l’Opéra is proudly powered by WordPress. Site created by Busybee © 2009.
Ultimate Diva Sandbox theme courtesy of WordPress Diva helped me build this personal web site and blog.
Other thanks to various people, mostly for images and captures: Absolute Background Archive for backgrounds and the logo “Bienvenue” up there, Wikipedia for several pictures and Screenmusings for fabulous screencaps.
And the forum at http://www.phantomoftheopera.com/ for rare captures of stage and television performances. If I have forgotten you and used your work, please let me know your name and url and I will credit you.
Disclaimer: this is a non-profit, personal fan site for different literary, theatrical, film and musical versions of Phantom of the Opera, in French. This site may contain excerpts of copyrighted materials that are used for the purposes of comment and criticism, and therefore complies with the Fair Use Exemption of the U.S. Copyright Act, Title 17, Section 107.